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Le code de la route fête ses 100 ans !

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En 1921, l’État créait officiellement en France un code afin de réglementer la circulation entre les différents usagers de la route. Un texte aujourd’hui incontournable, mais qui n’avait rien d’évident à l’époque… « En circulant à 40 km/h, la distance d’arrêt du véhicule sera environ de 12 / 16 / 24 ou 32 mètres ? » « En tant que conducteur novice, à quelle vitesse puis-je rouler sur autoroute ? » « Que dois-je faire à l’approche d’un passage à niveau ? »
Tous ceux qui ont passé le permis de conduire se souviennent sans doute de ces heures passées dans la salle de cours, devant des diapositives décrivant des situations rencontrées sur la route. Ou encore de l’examen – le plus passé en France, avec plus de 1,4 million de personnes se présentant chaque année à l’épreuve – où seulement cinq fautes sont autorisées sur les 40 questions, afin de passer cette première étape incontournable pour l’obtention du permis de conduire.
Cette année, le fameux Code de la route, cauchemar de nombreux apprentis conducteurs, fête ses 100 ans. Il a vu le jour par la promulgation du « Décret concernant la réglementation de l’usage des voies ouvertes à la circulation publique », le 27 mai 1921.

Un long processus

Ce texte est le fruit d’un long processus. Le premier texte qui tente de mettre un peu d’ordre sur les routes de France date en fait de 1852, bien avant l’apparition des premières automobiles. Ce décret prévoit que lorsque deux diligences se croisent sur une route, chacun doit serrer à droite. Jusque-là, c’est un peu l’anarchie, les véhicules occupent généralement le milieu de la chaussée, et lorsque les cochers se retrouvent face à face, on frôle souvent l’accident.
Pour éviter ce genre de problème, le préfet de Paris, Louis Lépine, créateur du concours éponyme, impose la circulation à droite dans toutes les rues de la capitale.
Il faut attendre 1899 pour qu’un premier texte national concernant spécifiquement l’automobile voie le jour, à une époque où l’on compte 10 500 propriétaires d’autos et de motos dans l’Hexagone.
Pour la première fois, la vitesse des véhicules à moteur est limitée à 30 km/h en rase campagne afin de ne pas effrayer les chevaux, et à 20 km/h en ville. De plus, il faut maintenant être titulaire d’un « certificat de capacité » pour pouvoir conduire un véhicule à moteur.
Pour obtenir cet ancêtre du permis de conduire, il faut passer un examen succinct devant un ingénieur des Mines : il suffit alors de savoir démarrer, freiner et avoir quelques notions de mécanique. Aucune question n’est posée sur les premiers panneaux de signalisation, qui apparaissent sur la route reliant Paris et Trouville. Cet axe routier est alors le plus emprunté par les automobiles et leurs riches propriétaires, qui découvrent la joie des bains de mer en Normandie.

Une première version en 1905

Le premier débat sur la sécurité routière est lancé en 1903 suite au tragique rallye Paris-Madrid qui fait 8 morts et 20 blessés. L’hécatombe est telle que la course est tout simplement suspendue, sur décision ministérielle.
Les premières règles sont loin d’être suffisantes pour les automobilistes du quotidien, dont le nombre ne cesse d’augmenter. Au 1er janvier 1905, le parc national compte en effet 25 000 automobiles et 31 000 motocycles. Et les accidents se multiplient. C’est l’un d’eux qui va donner à Jules Perrigot, le président de l’Automobile-Club des Vosges, l’idée de rédiger le premier Code de la route.
En 1904, cet inconditionnel de la voiture à moteur est victime d’un accident de la route. En arrivant dans un virage en haut d’une côte, il se retrouve nez à nez avec un autre véhicule qu’il ne peut éviter. L’événement lui fait prendre conscience du problème du développement de l’industrie automobile : le nombre de véhicules augmente et leur vitesse croît.
Face à cela, il est nécessaire d’établir des règles de bonne conduite, et il se lance dans la rédaction d’un Code de la route, composé de dix articles, qui tiennent sur cinq pages. Dans ces dernières, il instaure notamment la règle de la priorité à droite mais également l’assistance à personne en danger en cas d’accident.
Cette première ébauche est adoptée l’année suivante par l’Automobile-Club de France, mais rien n’est encore officiel. À la suite de cette initiative privée, le décret du 1erjuin 1909 crée une Commission nationale chargée de proposer un « projet de Code de la route ».

Onze ans de travaux

Cette nouvelle instance, composée de 18 membres – des fonctionnaires, parlementaires, constructeurs automobiles, représentants d’autres types de circulation et journalistes – planche durant trois ans avant de proposer une première version aux conseils départementaux et aux collectivités locales pour consultation.
Le texte entraîne des débats houleux sur le sens de circulation. Les législateurs proposent en effet de circuler à gauche, à « l’anglaise ». Leurs arguments : il y aurait moins d’accidents chez nos voisins britanniques, en particulier pour les piétons. De plus, à l’époque, le poste de conduite se situe à droite, comme c’est alors l’usage sur les véhicules hippomobiles à l’époque.
« C’est indépendant du sens de circulation, écrit Jean Orselli, auteur d’une thèse sur le sujet. La raison de ce placement est purement physiologique. Le cocher droitier utilise sa main droite pour manier le fouet car cela demande de l’adresse. S’il se place à droite, le maniement du fouet se fait à l’extérieur de la voiture et rencontre ainsi moins d’obstacles dans son mouvement d’armement en arrière ; il ne risque pas de toucher un éventuel passager assis sur le siège avant ou derrière le cocher. »
Cela permet de surveiller le bord de la route souvent en mauvais état et de ne pas tomber dans les ornières. Les constructeurs automobiles sont pour, contrairement au reste de la population qui a l’habitude de circuler – généralement à pied – sur le côté droit de la chaussée.
Ce débat est ajourné avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale, le temps d’oublier cette idée de changement de sens de la circulation.
Les travaux de la commission sont relancés en 1919 pour aboutir en 1921. Le premier Code de la route officiel reprend dans les grandes lignes les propositions de Jules Perrigot, permettant ainsi « d’unifier les règles de la circulation sur toutes les catégories de chemins ».

Un texte en constante évolution

Cependant, ce premier livre de Code de la route, composé de sept chapitres, n’oblige pas encore les automobilistes à circuler à droite de la chaussée en toutes circonstances, il tolère encore de rouler au centre de la chaussée. De même, il n’y a plus de limite de vitesse maximale autorisée sur les routes, mais « les conducteurs doivent rester maîtres de leur véhicule en toutes circonstances ».
L’année suivante, un nouveau décret vient compléter et remanier ce nouveau code, en instaurant notamment le permis de conduire, qui remplace le « certificat de capacité » de 1899. L’âge minimum des jeunes conducteurs est fixé à 18 ans et la conduite n’est plus seulement réservée aux hommes. Le fameux papier rose s’obtient après une épreuve pratique, l’examinateur devant cependant vérifier la connaissance des candidats sur les règles de circulation. À partir de 1925, l’enseignement de la conduite se professionnalise, avec l’apparition des premières auto-écoles.
Au fil des années, le Code est mis à jour et voit sa taille augmenter, avec des règles plus strictes : limitation de la vitesse, alcoolémie, ceinture, jusqu’à l’éco-conduite aujourd’hui… Il faut bien tenir compte de la croissance exponentielle du parc automobile, entraînant une hausse importante des accidents.
En 1957, la connaissance du Code de la route devient obligatoire, et quatorze ans plus tard, l’État décide d’organiser lui-même les examens du permis de conduire et du Code, avec un examen tel qu’on le connaît aujourd’hui. Une véritable institution qui aura droit cette année, pour son 100e anniversaire, à un timbre à son effigie…

Article publié par Correspondance, Gautier DEMOUVEAUX, Cauchemar des apprentis conducteurs… Voici l’histoire du Code de la route qui fête ses 100 ans
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mardi mercredi jeudi 16H30 à 19H30
Cours de code auto mercredi et jeudi à 18H30
Cours de code moto le mardi à 18H30

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