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6 morts par jour sur les routes de l'ouest... Mais c'était en 1972 !...

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En 1972, Ouest-France publiait les très mauvais chiffres de la sécurité routière dans l’Ouest pour l’année 1971. Qu’en est-il cinquante ans plus tard ?

"2073 morts, soit la population d’Étables-sur-Mer, de Liré ou de Douvres-la-Délivrande. 25 202 blessés, soit la population de Lisieux, Morlaix ou Saumur »…"Les chiffres de la sécurité routière diffusés par Ouest-France le 12 janvier 1972 sont stupéfiants. Le taux de mortalité routière dans les douze provinces de l'Ouest vient d'atteindre un nouveau sommet, avec une augmentation de 75 morts et 1 130 blessés par rapport à l'année précédente. "...Quelle catastrophe peut être comparée, dans ses effets, à l’hécatombe de la route, qui chaque année devient plus tragique ?"
C'est l'hécatombe sur les routes de Bretagne, de Loire et de Normandie, Ce sont en moyenne près de 6 personnes tuées par jour en 1971 ! Voitures, motos, cyclistes, camions, piétons, auto-stoppeurs…
Le journal rend compte presque quotidiennement de ces accidents de la circulation, qui ont tué ou handicapé de façon permanente des milliers de personnes et détruit de nombreux parents et amis désemparés.

Les raisons du triste bilan sont multiples. Sans surprise, on reconnaît d'abord les "grands facteurs" de deux des plus grands tueurs en série sur la route : l'alcool et la vitesse. Autrement dit, le mauvais comportement de certains conducteurs.

Au début des années 1970, il faut aussi tenir compte de l’augmentation considérable du nombre de véhicules qui circulent. En 1950, le parc automobile comptait en France un million et demi de véhicules particuliers. Vingt ans plus tard, ce dernier est passé à douze millions. Il y a de plus en plus de monde sur les routes et tout n’est pas encore prêt pour absorber et sécuriser ce trafic. Il y a même beaucoup à faire. À commencer par établir de nouvelles règles de conduite et sensibiliser les conducteurs aux dangers de la route.

C'est le sens de la réflexion d’un lecteur qui proposait, en 1972, de faire passer plusieurs heures en service de traumatologie à toute personne dont la responsabilité serait engagée dans un accident de la route, Ouest-France admetque "cette proposition peut donner à réfléchir puisque les autres sanctions ne paraissent pas avoir de prise sur les « assassins du dimanche » et les « inconscients » de toute la semaine."Le bilan de 1972 sera l’électrochoc.

1972, année cauchemardesque

La mortalité routière atteint le climax de son histoire en 1972. Cette année-là, sur les trois régions, on comptabilise 2 155 tués. Soit encore 82 de plus que l’année précédente. Dans tout le pays, c’est l’hécatombe.

En 1972, l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière indique que "le pic de mortalité est atteint soit 16 545 morts comptabilisés sur six jours (c’est-à-dire décédés sur le coup ou dans les six jours suivants, N.D.L.R.) ce qui équivaut à plus de 18 000 morts sur trente jours ».

Ouest-France publie le 18 mai 1973, une impressionnante photo des habitants de Mazamet (Tarn), allongés sur le sol. Ceux-ci répondaient "à l’appel de nombreuses organisations et de la télévision qui tournait une émission-choc sur les accidents de la route".

L’opération « Ville rayée de la carte » va avoir un impact considérable. "Cette prise de conscience collective permet au gouvernement d’imposer des vitesses maximales autorisées, le port de la ceinture de sécurité à l’avant (hors agglomération, N.D.L.R.) et du casque pour les motocyclistes sur tous les réseaux", souligne l’Observatoire national de la Sécurité routière (ONISR). Le 5 juillet 1972, l’État crée le premier Comité interministériel de la Sécurité routière qui définit les grandes orientations de politique de sécurité routière désormais prioritaire.
"Résultat ? "" "Durant cette décennie, la mortalité chute de 30 % pour un trafic multiplié par 1,6. Le nombre de personnes tuées par milliard de kilomètres parcourus passe de 81 à 43" », constate l’Observatoire. "

Sur les routes de l’Ouest l’effet est immédiat. Dès 1973, on enregistre une diminution de 182 morts par rapport à l’année précédente. En 1979, le bilan annuel pour nos douze départements passe sous la barre des 1 500 morts. C’est mieux, mais c’est encore énorme.

Et 50 ans plus tard?

En 2019 (les années 2020 et 2021 sont peu représentatives en raison de la pandémie), 471 personnes ont perdu la vie sur les routes de l’Ouest soit 1602 de moins qu’en 1971, alors que le parc automobile a été multiplié par dix-sept sur la même période.
Toutes les mesures prises par les gouvernements successifs, les organisations dédiées à la sécurité routière, les associations d’usagers ainsi que la pédagogie, l’action des forces de l’ordre, l’amélioration de la sécurité des voitures et de la qualité des secours, le bon comportement d’une partie des conducteurs, etc. ont permis de faire chuter le nombre de morts sur la route. Mais, elle tue, blesse et endeuille encore trop. Le combat, collectif, continue.

article librement inspiré de l'article Ouest France "Il y a cinquante ans, les routes de l’Ouest tuaient six fois par jour"

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